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Simon Paccaud & Caroline Ventura
Valentin 61, Lausanne, 2019
Dessin à 4 mains
Comme la plupart des projets que je réalise j’aime inviter et travailler avec les autres.
Ce n’est pas que je n’arrive pas travailler seul; c’est plutôt qu’à chacune de ces collaborations de nouvelles directions amènent les travaux là où je ne l’avais pas forcément imaginé.
On avait déjà fait quelques collages et quelques fêtes et comme la première pierre que l’on a imprimée ensemble ce projet a avancé tel une tortue.
Elle est très énergique et débordante d’imagination; ces traits racontent des histoires qui me passionnent.
Elle a autant une pratique de dessin fine qu’une spontanéité qui me fait penser aux punchlines de Koba LaD.
On est allé se procurer stylos, crayons et papiers pour ensuite réaliser cette première journée d’atelier.
Un atelier en plein air, bout d’herbe au bec et discussion de vie au sujet de ce début d’été.
Elle colorie des zones, j’en détoure d’autres, je rajoute une ligne qu’elle transforme en aplat et ainsi de suite.
À plusieurs reprises on a écouté du rap et profité du soleil au bord du lac pour remplir ces pages A4.
Des autocollants, un petit chrome, la silouhette d’une femme et des phrases qui parlent de notre présent.
Le mélange de deux amis dans un travail à 4 mains en simple résumé un bout de nos quotidiens.
L’été se termine et elle part à Paris avec un paquet de feuilles et quelques interventions.
Un mois plus tard on se retrouve à la station de métro Poissonnière pour un nouvel échange de dessins.
Elle en a fait des trop biens, si bien que je n’ai même pas envie de les colorier.
Dans son ensemble il y a pleins d’informations et de clins d’œil; beaucoup de couleurs; des coups de gueule et de la douceur.
On en fera encore d’autres car comme les enfants on aime les voir grandir.
La boîte a encore pleins de mines, on a beaucoup de choses à dire.
Vivement l’été prochain; les maillots de bains; un bout de fromage et du pain.
Mais qui sait peut-être qu’on prendra un train pour aller dessiner le tessin.
Simon
Caroline Ventura est née à Lausanne en 1994. Elle vit et travaille entre Paris Genève et Lausanne. Après avoir été diplômée à l’ECAL en 2016 en Arts Visuels, elle suit actuellement la formation WorkMaster à la HEAD. C’est une artiste qui allie force des matériaux à leur presque destruction, cherchant à atteindre un point de rupture. Elle provoque ainsi des rencontres surprenantes entre de nombreuses entités paradoxales qui laissent entrevoir, chez le spectateur, à la fois une étrange attirance et une forte répulsion. Léger mais très lourd, transparent mais opaque, chacun de ses choix admettent leur invers. Elle lit son contemporain avec une grande lucidité qui se retrouve dans son travail avec une douceur sourde qui frappe fort et remue.
Simon Paccaud est né en 1985 à Neuchâtel. Après l’école de la montagne et celle de la rue, il suit une formation de menuisier suivie d’un Bachelor en Arts Visuels à l’ECAL. Lors de ses études, son travail de plasticien s’oriente autour de positionnements liés au cadre des structures de contrôle. Actuellement il jouit d’une totale liberté pour peindre, chanter, créer et défendre son territoire. La réalisation de ses projets plastiques s’accompagne très souvent de performances Rap. L’un de ses objectifs actuels est de lier les deux pratiques en mélangeant cette production de pièces et son travail de MC.
https://valentin61.ch/exhibition/caroline-ventura-et-simon-paccaud-sans-titre/
Photos ©Angélique Stehli 2019, Lausanne
Remerciements à Marie-Christine Gailloud-Matthieu pour son invitation et son soutien qui nous a donné la chance de réaliser cette exposition.